Vous faites surement partie de la génération Y, diplômés prêts à conquérir le marché du travail le couteau entre les dents et votre CV tout beau tout propre comme on vous l’a appris et le job de vos rêves est censé se trouver simplement de l’autre côté de la porte ? Oui, mais souvent cette porte ne s’ouvre pas, vous n’avez pas la clé ou alors ce qu’elle cache vous fait au final faire demi-tour ? Vous faites partie de cette nouvelle génération pour qui la recherche d’emploi et souvent un casse-tête qui parfois vous dépasse et que vous avez l’impression de ne pas maîtriser ? Alors le livre « Génération CV » est fait pour vous.
Jonathan Curiel à 30 ans, est diplômé d’une grande école et à son retour de 2 ans passé à l’ONU a un CV fourni, ce qui ne l’a pas empêché en 2007 de connaître 8 mois de chômage. Entretien sur entretien, il a décidé dans ce livre de dresser le tableau d’une situation que connaissent de nombreuses personnes dans le même cas que lui, une génération pour qui trouver un emploi ressemble avec le fait de s’engager dans une véritable guerre des CV. Quand votre candidature avec votre personnalité, vos expériences profondes, vos savoir-faire et savoir-être sont balayés au profit d’un simple recto de papier A4, qui fait la loi. Course aux diplômes, aux expériences exigées, aux stages à répétition, les critères sont de plus en plus nombreux pour les jeunes candidats à l’embauche, et cela sera à qui a le meilleur pedigree papier, peu importe ou presque vos aptitudes réelles ou votre motivation pour ce job.
Jonathan déroule à travers ce livre un Best-of romancé des expériences d’entretiens qu’il a pu connaître. Entretien formaté au possible, recruteurs psychorigides et intransigeants sur des questions « sorties de question pour un champion », entretien soumis à des « tests en étoiles, en radar de personnalité », et autres outils à des années lumières des relations humaines pures qu’on pourrait attendre d’un entretien, un vrai, celui d’un humain face à un humain.
Le rythme d’un candidat est aussi le rythme inversé de celui des actifs. « On vous impose un entretien à 8h30… à 09h00 c’est fini le rideau tombe et vous êtes dans le métro, mais dans le sens inverse de la population qui va au travail« . Quand ce même entretien était en plus juste celui d’un « gate-keeper », une connaissance d’un ami qui a accepté de vous recevoir sans poste à vous proposer, mais car il pourrait peut-être connaître et vous mettre en relation avec « quelqu’un qui… », on a souvent connu ce type d’entretien.
Le personnage du livre Clément Vialla ira d’entretien en entretien, et sera aspiré par la spirale descendante qui engloutit certains candidats à l’emploi, partis dans un esprit de conquérants qui finissent souvent « commandos en charentaises », également appelés dans le livre les glandignés… (voir l’article « De plus en plus de découragés de la recherche d’emploi »)
La force de ce livre est de nous raconter la vie de chercheurs d’emplois d’une génération ou lettre de motivation rime souvent avec désillusion, mais le tout dans un ton humoristique et qui aborde le monde de l’entreprise et des RH de façon décalée et grinçante.
A la fermeture de ce livre, pas besoin de vous jeter sur une tablette de chocolat, l’envie est bien au contraire de ne pas vous laisser enfermer dans cette spirale négative de la guerre des CV de votre génération. La preuve, Jonathan travaille depuis 4 ans, aujourd’hui chez M6, son livre est avant tout un « anti-guide » et surtout une bouffée fraîche d’oxygène pour beaucoup de chercheurs d’emploi.
« Génération CV » – éditions Fayard.
Extrait du chapitre « La RH illuminée »
« Avez-vous des questions M. Vialla ? Sur nos activités ? »
« Non, ça va. Merci. C’est très clair et très intéressant. Je ne me doutais pas que l’industrie pharmaceutique avait évolué à ce point en si peu de temps »
Je ne peux me permettre de feindre une quelconque curiosité sinon on repart pour 10 minutes sur les produits pharmaceutiques. Elle risquerait d’entrevoir d’autres aspects de ma personnalité que ceux qui figurent dans les jolies petites cases de son test automatisé pour primates.
« Pour les jeunes diplômés issus d’écoles de commerce, comme vous, nous proposons en général des postes de chefs de produits. C’est la voie royale chez nous ».
J’avais décidé de m’accorder le droit à une certaine franchise pour cet entretien qui tombait du ciel et qui ne me faisait pas envie du tout. J’étais vraiment venu pour me dégourdir les jambes après trois jours d’abstinence sociale. Excepté les membres de ma famille, Josiane était la première personne que je voyais depuis trois jours.
Ce qui n’est pas nécessairement une bonne chose pour se réconcilier avec l’espèce humaine.
« Je ne suis pas sûr qu’un poste de chef de produits me conviendrait… »
Elle ne m’écoute toujours pas. Compliquée à manœuvrer la Josiane.
« Piloter la stratégie marketing, développer la présence de l’entreprise sur les marchés internationaux, fidéliser un portefeuille de clients, manager les ventes en magasin, c’est passionnant ! C’est ce que font tous nos meilleurs jeunes »