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L’audace à l’embauche, est-ce que ça marche?

L’EXPRESS revenait la semaine dernière sur ce que sont devenus les candidats aux initiatives décalées. Alors, jouer la carte de l’audace, est-ce que ça marche ?

CV placardés sur des panneaux d’affichage, salon de recrutement autour de leur personne… Certains candidats à l’embauche jouent la carte de l’audace. Mais après?
Témoignages.

L'audace à l'embauche, est-ce que ça marche ?
Jean Luc Vallet – l’express.fr

Le dernier en date s’appelle Guillaume Biguet. A 25 ans, il a décidé la semaine dernière de s’afficher grandeur nature sur un panneau de sa ville pour tenter de trouver du travail, raconte le quotidien Sud-Ouest. Un va-tout décalé, après six mois de recherches infructueuses.

Cet agent administratif girondin n’est pourtant pas le premier à miser sur l’audace pour décrocher un poste. Avant lui, d’autres candidats à l’embauche se sont affichés, soldés, mis en scène. Comme Alain Ruel, ex-étudiant en marketing à Caen.

Fin juin, pour faire parler de sa recherche d’emploi, il décide de mettre sa candidature en soldes. « 1 contact pris = 1 entretien offert », « -50% sur le temps de réponse », promet-il alors sur son site. De bouche-à-oreille en relais médiatique, son CV en ligne est vu par plus de 8000 visiteurs.

Un employeur séduit

Côté professionnel, « j’ai obtenu une quinzaine de contacts, mais la plupart n’avaient pas de travail à me proposer tout de suite ou à des postes qui ne m’intéressaient pas », explique-t-il six mois plus tard. Alain Ruel passe quelques entretiens téléphoniques, puis reçoit le coup de fil d’un employeur d’une start-up normande, qui vient d’entendre parler de lui au journal régional de France3.

Bonne pioche. « Il m’a dit qu’il bouclait une phase de recrutement le lendemain même et m’a proposé de passer un entretien », poursuit Alain Ruel, finalement embauché comme assistant webmarketing, le poste qu’il visait.

Le hasard est entré en jeu 

Sur le blog du jeune salarié, son employeur explique avoir trouvé la démarche « originale, sympa, décalée et surtout réussie », même si Alain a finalement « été mis en compétition avec d’autres candidates et candidats ». « Je suis content que ma candidature ait fait parler, même si c’est finalement le hasard qui est entré en jeu pour me faire embaucher », estime-t-il.

Alain Gutton n’a pas eu la même chance. Ce directeur marketing quadragénaire a l’idée, en février dernier, de créer un salon du recrutement pour lui tout seul (voir le reportage de l’EXPRESS.fr).

Pendant une journée, il loue un hall entier de la porte de Versailles et attend les employeurs. « Trois semaines après, je me suis dit ‘merde, tout ça pour ça' », raconte-il aujourd’hui. A part des milliers de mails de chômeurs qui lui apportent son soutien, Alain Gutton ne voit rien venir.

« Quelqu’un de gonflé »

« En termes de recherche d’emploi, ça n’a rien donné. Je recevais pas mal de coups de fils d’entreprises type Tupperware qui me promettaient que je ferais fortune parce que j’étais quelqu’un de gonflé, se souvient-il. Mais ça ne m’intéressait pas du tout. Les gens ne voient que le côté audacieux, sans se préoccuper de ce que l’on cherche vraiment. » Il a fini par trouver un poste par son réseau, après quelques missions, des projets de création d’entreprise et un retour aux classiques candidatures sur internet.

J’ai péché par excès de confiance 

Comment expliquer cet échec? « J’ai péché par excès de confiance. Quand ils ont entendu parler de moi dans les médias, beaucoup de gens se sont dit ‘il faut que je le rencontre’. Mais ils n’avaient pas forcément les moyens de le faire sur le champ. J’aurais du relancer rapidement, faire de l’e-mailing auprès des recruteurs », estime Alain Gutton.

Attention aussi à ce que les entreprises n’interprètent pas mal le message, prévient Alain Ruel, l’ex-candidat « en soldes ». « J’ai essayé de bien cadrer les choses dès le départ en expliquant que c’était ma candidature que je bradais et pas mes compétences, mais le bad buzz [un bouche-à-oreille négatif] aurait pu vite arriver », reconnaît celui qui vient d’ailleurs de lancer un blog sur les CV originaux.

La déception passée, Alain Gutton, le directeur marketing, retient surtout « une expérience humaine et émotionnelle géniale ». « Voir sa tête sur une affiche de 90m2, ça fait bizarre. Beaucoup de gens qui n’avaient rien à me proposer m’ont encouragé, d’autres m’ont aidé à monter l’opération gratuitement, résume-t-il. Je le referai à coup sûr, mais en anticipant que ça puisse ne déboucher sur rien. »

Alexia Eychenne.

Ce que l’on peut retenir en bref de cet article de L’EXPRESS :
¤ Les « Alain » savent se démarquer et sont visiblement des originaux.
¤ On peut réussir à faire parler beaucoup de soi sans finalement se créer les contacts que l’on avait imaginé, et entrevoir les embauches rêvées que l’on avait imaginé.
¤ Si c’était à refaire, même Alain Gutton qui n’avait pas trouvé de job à l’issue de son initiative, le referait.

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